Tout savoir sur le baluchonnage, cette aide pour les proches aidants

Conçu au Québec en 1999, le baluchonnage est une véritable solution d’aide aux aidants, dont  un proche est atteint de la maladie d’Alzheimer. Petit coup d’œil sur cette méthode d’accompagnement si particulière.

Qu’est-ce que le baluchonnage ?

Le principe du baluchonnage est de permettre aux proches aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer de prendre un peu de répit. Pour cela, un « baluchonneur » prends le relais de l’aidant, après avoir suivi une formation adéquate, et accompagne 24/24h la personne malade. La spécificité du concept repose sur la durée de cette aide. En effet, le baluchonnage peut durer de 36h à 6 jours consécutifs.

Outre une assistance à domicile, le baluchonnage doit permettre à la population malade d’Alzheimer de rester chez elle le plus longtemps possible. En effet, la fonction de ce service ne s’arrête pas seulement au soutien moral et physique du proche aidant. Grâce à l’arrivée du baluchonneur, qui s’immisce dans le quotidien de la personne dépendante, un œil neuf est porté sur la gestion du quotidien de l’aîné. L’expertise du baluchonneur permettra d’apporter des solutions aux problématiques exprimées par le proche aidant. Il inscrira alors, chaque jour, un bref comte rendu dans un Journal d’Accompagnement, qui permettra au proche aidant de connaître les best practices. Ainsi, son quotidien sera moins pénible et le maintien à domicile pourra durer plus longtemps.

La genèse du concept

Comme l’explique Guylaine Martin, directrice générale de Baluchon Alzheimer, dans le magazine ASH (Actualités Sociales Hebdomadaires), « le service a été lancé en 1999 par Marie Gendron et ce n’est qu’en 2008 que Baluchon Alzheimer a eu le soutien du ministère de la Santé à l’époque ».

Si le projet est né au Québec, la Belgique a très vite adopté le concept du baluchonnage. Et Baluchon Alzheimer espère le développer rapidement à travers l’Hexagone.

Une phase d’expérimentation en France pour pallier diverses problématiques

Aujourd’hui, la France en est seulement à la phase d’expérimentation où l’article 53 de la loi pour « un Etat au service d’une société de confiance » autorise les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) à expérimenter pendant une durée de trois ans la mise en place « de prestations de suppléance à domicile du proche aidant d’une personne nécessitant une surveillance permanente ».

Une belle avancée qui offrirait à court et moyen terme de créer des postes pour répondre à un réel besoin. Cette phase expérimentale se terminera fin 2021 et une décision de l’Etat Français, sur le projet, suivra.

Des questions de dérogations, de financement et de droit du travail

Si cet article 53 permet une expérimentation, il accorde aussi des dérogations au droit du travail passant de quatorze jours d’affilée comme au Québec à six jours en France. Les dispositions du codes du travail concernant les durées maximales de travail et les temps de repos, sont également revues, pour permettre au concept de se développer.

En outre, nous sommes pour l’instant dans une impasse totale sur les questions de financement. Les propositions de financement restent encore floues, mais l’association Baluchon France souhaiterait voir des allocations ou une prise en charge par les départements ou les mutuelles.

Quant au sujet de santé des intervenants, un problème réside toujours. Dans un secteur comme l’accompagnement et l’aide à domicile qui est clairement en crise, il ne faudrait pas que l’employeur puisse utiliser les règles du travail pour imposer des missions à l’aidant. Le principe étant de permettre au « baluchonneur » ou « relayeur » une liberté dans ses missions nécessitant une qualité de l’accompagnement et une formation au préalable.

Qui peut être baluchonneur ?

Dans le cadre de l’expérimentation, une liste de personnes morales a été établie. Comme indiqué plus haut, celle-ci est constituée d’établissements et services sociaux et médico-sociaux. À terme, l’objectif est d’allonger cette liste et d’ouvrir davantage les champs des possibles.

À noter que l’association Baluchon France nous indique que les auxiliaires de vie diplômées ou expérimentées, pourront suivre une formation spéciale de l’association, et ainsi devenir baluchonneur dans les meilleures conditions. Dans tous les cas, il faut montrer une grande motivation et un goût prononcé pour le secteur médico-social. Le système du baluchonnage a déjà fait ses preuves au Canada. En France, le concept se développe lentement, et est pour l’instant supervisé par une phase d’expérimentation. Nous devrions en savoir davantage courant 2022.

Pour aller plus loin avec Senior Compagnie

Nos assistants de vie proposent des services à domicile pour assister et entourer les personnes âgées et/ou handicapées. Le but est d’assurer un suivi au quotidien de la personne dépendante dans le cadre d’un maintien à domicile et lui proposer des aides pour faciliter sa vie quotidienne (activités de loisirs, compagnie et conversation, sollicitation psycho-cognitive, promenades et accompagnement véhiculée).

N’hésitez pas à consulter nos services pour plus d’informations et de détails sur notre programme et les agences selon l’emplacement de votre logement ou celui de votre proche en France.

Source : baluchonalzheimer.com – baluchonfrance.com